Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/80

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J' estime que ce que le roy paye chaque année au titre cy-dessus exprimé de pensions, gages, appointemens, etc. Se monte à quarante millions ; c' est une chose aisée à sçavoir, dont la dixme estimée sur le pied du vingtiéme, rendroit deux millions, cy : 2000000 liv.

Je composeray la quatriéme partie de ce fonds des gages et appointemens de tous les serviteurs et servantes qui sont dans le royaume, à compter depuis les plus vils, et remontant jusques aux intendans des plus grandes maisons, même des princes du sang et des enfans de France, lesquels ne subsistans tous que sous la protection de l' etat, doivent comme leurs maîtres contribuer à son entretien, ainsi qu' il se pratique dans les etats voisins. Je suis même persuadé qu' on doit obliger les maîtres qui ne donnent point de gages à leurs domestiques, de payer pour eux à proportion des gages qu' ils devroient leur donner.

Or je suppose qu' il y a certainement dans le royaume quinze cens mil domestiques des deux sexes, dont les gages estimez à vingt livres les uns portant les autres, ce qui est peu, car il n' y en a gueres au dessous de ce pied, feroient trente