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Autre conséquence qui en découle tout naturellement : Puisque la seule tactique à appliquer est l’offensive à tout prix, le canon léger seul est utile, le 75 seul est précieux. Nous trouvons là la cause et l’explication de l’absence d’artillerie lourde dont je vous dirai un mot lorsque nous examinerons tout à l’heure la question des armements.


Joffre et Castelnau


Je ne vous raconterai pas en détail le pronunciamiento, comme l’a nommé, dans un de ses livres, le général Percin, auquel se sont livrés en 1911, les élèves de Gilbert, pour s’emparer, grâce à M. Messimy, ministre de la Guerre, et à M. Millerand, son successeur, de la direction de l’armée.

Je vous dirai seulement ceci : c’est qu’en 1910, il y avait à la tête de l’armée comme généralissime éventuel le général Michel, dont M. Messimy a dit, devant la Commission d’enquête sur la métallurgie, qu’il n’était pas un chef. Je n’en sais rien. C’est possible. Il l’a limogé à deux reprises : en 1911 comme généralissime, en 1914 comme gouverneur militaire de Paris.

Mais on doit reconnaître qu’il avait montré ce qu’il convenait de faire pour empêcher que ce qui est arrivé arrivât. Il avait, à la suite des manœuvres de 1910, compris qu’aucun danger ne se présentait sur la frontière de l’est, en raison des fortifications qui y existaient et que le danger en cas de guerre était dans le nord. Il avait conclu à la nécessité de fortifier le nord, qui ne l’était pas.

Il avait également indiqué la nécessité d’armer les réserves et préconisé en 1911, dans un rapport que