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et vos quatre classes les plus jeunes de réserve, c’est la totalité de la force virile de ce pays qu’il faut mettre en mouvement. »

Mais pour mettre en mouvement la totalité des forces viriles de ce pays, il n’aurait pas fallu en avoir le mépris, qui possédait tous les militaires.

En lisant cette discussion de la loi de trois ans, on retrouve des paroles véritablement fantastiques, de MM. Reinach, Barthou, Bénazet, Pâté et Messimy. Ce dernier déclarait :

« Vouloir, dans cette fournaise où le cœur, la cohésion, l’entraînement des régiments seront les facteurs prépondérants et décisifs, jeter dès le début des régiments de réserve, masses amorphes, encore sans âme et sans consistance, ce serait un crime contre la Patrie. »

M. Barthou argumentait en ces termes :

« M. Jaurès a dit que les réserves sont une armée de première force ; je n’y contredis pas…

« M. Jaurès. — Et de première ligne !

« M. Chautemps. — De première heure.

« M. le Président du Conseil. — …Mais je réponds à M. Jaurès qu’elles ne sont pas, qu’elles ne peuvent pas être une armée de premier rang. »

Voilà ce que les personnages officiels pensaient à la veille de la guerre des réservistes qui devaient supporter tout le poids du cataclysme une fois l’armée active démolie par l’incapacité des dirigeants.

Le général Pau et le général Joffre ont prononcé des paroles du même ordre. D’autres allaient plus loin. Voici les paroles du général Langlois qui décla-