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— C’est là, dit Tit-Toine, c’est la maison à père Jacques.

Cette maison, ou plutôt le presbytère, était assez grande, quoique bâtie aussi grossièrement que toutes les demeures des Acadiens. II se trouvait deux chambres sur le devant : l’une était la chambre à coucher du bon prêtre, l’autre celle où il prenait ses repas, où il écrivait ses sermons et où il recevait ceux qui venaient le voir et le consulter. Sur le derrière, il y avait deux autres chambres : la plus grande, la mieux meublée, s’appelait la chambre de l’hôte et il s’y trouvait toujours un lit prêt pour l’ami ou pour le malheureux qui venait réclamer l’hospitalité du père Jacques. Dans la dernière couchaient la vieille Pélagie et Tit Toine. À cette époque, de crainte du feu, sans doute, les cuisines étaient toujours assez éloignées de la maison principale : celle du père Jacques se trouvait à une vingtaine de pas du logis.

Tit Toine qui se considérait chez lui au presbytère et qui en connaissait tous les coins, fit entrer les étrangers dans ce qu’on appelait le cabinet de monsieur le curé.