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deux hommes que nous avons rencontré dans l’bois… y nous ont suivis jusqu’ici et y disent comme ça qu’y vouliont vous voir. À ce qu’y paraît, y zont queque chose à vous jabotter. (raconter.)

— Des étrangers ! se dit le père Jacques, dans cet orage ! et à cette heure ! que peuvent-ils me demander ? l’hospitalité sans doute.

Il entra dans la salle où les deux hommes l’attendaient. Ils se levèrent et le saluèrent respectueusement en le voyant paraître. Le prêtre les regarda et une émotion étrange s’empara de tout son être.

— Vous désirez me voir, messieurs ? demanda-t-il.

— Oui mon père, répondit le plus âgé des étrangers qui pouvait avoir tout au plus vingt-cinq ans.

— Cette voix… dit le père Jacques, ces yeux !… Oh ! je ne me trompe pas… C’est Balthazar.

Et il tendit les bras au jeune homme.

Après qu’ils se furent tenus embrassés un instant, le curé se retourna vers le compagnon de Balthazar et le regardant avec attention :

— Et celui là ! demanda-t-il.