Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 134 —

— Celui-là, mon père, répondit le jeune homme en s’avançant, c’est Périchon… ne l’avez-vous pas reconnu !

— Non, répondit le père Jacques, cette barbe vous déguise trop bien, mon enfant.

En ce moment les deux enfants rentraient. À ce nom de Périchon, Tit Toine jeta un cri.

— Périchon ! dit-il, je m’rappelle qu’autefois, au pays, j’avions un frère qui s’app’lait comme ça.

— Et c’est ben ton frère qu’est là, Tit Toine, dit le jeune Acadien en enlevant l’enfant dans ses bras. Ah ! frérot ! y n’y a pus qu’nous deux à c’heure.

Tit Toine allait se récrier et parler de Pouponne, mais au signe que lui fit le prêtre, il se tut.

— Balthazar, dit le père Jacques, ce n’est point le moment de nous raconter ce qui nous est arrivé des deux côtés depuis notre séparation, plus tard, nous nous interrogerons. Ces deux enfants sont venus à pied, au milieu de la nuit et de l’orage me chercher pour porter les derniers sacrements à un mourant. Savez-vous quel est ce mourant Balthazar ?