Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/157

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que remercier ce Dieu bon qui t’a ramené à temps pour recevoir mon dernier soupir. Écoute-moi bien Balthazar, ajouta le vieillard ; moi mort, tu épouseras Pouponne aussitôt que vous aurez fait les préparatifs nécessaires ; disons dans trois mois… tu dois comprendre mon gars, qu’y faut un protecteur à c’t’enfant… De plusse, parceque le vieux s’ra mort, y n’faut pas que ça empêche les amis d’s’amuser… j’exige qu’vos noces, alles soient juste aussi fringantes qu’les miennes alles étiont ; j’veux qu’on s’amuse et qu’on en gobe tant qu’assez… y faut aussi qu’y s’y trouve d’la boustifaille à en jeter dehors. Vous m’entendez ?

— Oui père, répondit Balthazar.

— J’veux que tout l’monde du campement soit invité, les vieux, les mères, les gars, les jeunes filles, même les p’tits enfants : faut que tout ça danse aux noces de Pouponne et de Balthazar. Vous m’avez bien compris n’est-ce pas ? ajouta-t-il.

— Oui père, répondirent les fiancés à la fois.

— Et maintenant, mes enfants, age-