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habits de bal dans le paquet attaché sur la queue du cheval.

Comme je l’ai dit, l’église était loin, et il fallait partir de bonne heure pour avoir le temps de s’amuser. À sept heures, tout ce petit peuple était donc en route. En avant, on voyait la calèche des mariés, conduite par Balthazar, tandis que Pouponne essayait autant que possible de garantir son voile et sa couronne de l’ombrelle qu’elle tenait à la main. Un peu en arrière venait la voiture de monsieur Bossier, et par derrière tout, le cortège des cavaliers et des piétons.

Pouponne avait raison quand elle avait dit à Charlotte qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce que c’était qu’une noce cadienne ; mais elle était destinée à l’apprendre et un peu à ses dépens.

À peine le cortège eût-il fait un demi mille et se fût-il recruté de tous ceux qui demeuraient sur la route, qu’une clameur formidable se fit entendre et que toutes les mains masculines, tenant une bouteille, s’élevèrent, et que toutes les bouches s’écrièrent en même temps :

— Hourrah pour Pouponne ! Hour-