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l’ai dit, ses deux fils ainés étaient déjà fixés sur la Baie de Beau Bassin et souvent il recevait de leurs nouvelles, souvent ils avaient sollicité leur père et leurs frères de venir les rejoindre. Ces sollicitations continuelles activées sans doute par ce qu’ils venaient d’apprendre de la présence de monsieur de La Corne, qui venait d’arriver au Beau Bassin avec un corps nombreux d’Acadiens, le plaisir de se réunir à leurs frères, les entraves croissantes que le gouvernement jetait autour d’eux, l’espérance de se trouver encore Français, tous ces motifs, surtout le dernier, parurent suffisants à Norbert et à Ursin Landry pour les décider à s’expatrier, et à leur père, pour leur en accorder la permission.

« Balthazar avait été chercher Pouponne afin de jouir de sa présence pendant les quelques heures qu’il lui restait à demeurer au Grand Pré. Les frères et les sœurs des jeunes Landry s’étaient réunis autour d’eux pour assister à leur départ et pour leur dire un dernier adieu.

« Il pouvait être onze heures du soir quand le père Landry se leva et,