Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/120

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comme un cadavre ; peignant les ravages du doute, de l’impiété, du libertinage, entretenus, propagés jusque dans les dernières classes, par une multitude chaque jour croissante de livres corrupteurs ; réclamant, au nom de l’état même, au nom des familles, les droits sacrés dont on a dépouillé l’église ; secouant, pour ainsi parler, ses chaînes, afin de réveiller à ce bruit lugubre les chrétiens assoupis et tièdes ; montrant aux hommes les suites terribles, prochaines, inévitables, de la fausse indépendance qui les séduit, et ouvrant à leurs pieds le gouffre où ils courent se précipiter : pense-t-on que ces remontrances, ces avertissements, ces annonces effrayantes et trop certaines qui retentiroient entre la terre et le ciel, fussent tout-à-fait stériles ; qu’un rayon de lumière ne pénétrât pas dans les esprits les plus aveuglés ; qu’un remords, qu’une crainte au moins, ne se fît sentir aux cœurs les plus endurcis ? Et après tout, est-ce donc du succès qu’il s’agit ? La victoire est à Dieu ; combattre, voilà notre partage.

Mais ce n’est pas seulement dans la discipline que l’église est attaquée, elle l’est encore dans l’exercice de son gouvernement. Que ne lui a-t-on pas ravi ? On avoit cru toujours, chez les peuples chrétiens, que l’éducation de la jeunesse lui appartenoit essentiellement, et les lois, et les arrêts du conseil d’état et des tribunaux, et les déclarations royales