Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/122

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entreprend de se faire seul sa raison, sa conscience et ses destinées.

En usurpant, pour la corrompre, l’éducation publique, respectera-t-on du moins les droits inaliénables des évêques sur l’éducation cléricale ?

Non. Il leur faudra recevoir de l’autorité civile la permission de remplir leurs devoirs les plus importants, la permission de perpétuer le saint ministère. Ils ne pourront ouvrir aucune école que de son consentement. Le nombre en sera fixé d’après les vues, les craintes et les défiances de l’administration. Vainement un évêque représentera les besoins de son troupeau, on lui répondra qu’il n’en est pas le juge. Mais le sanctuaire se dépeuple, mais les paroisses sont abandonnées. Soyez tranquille, l’administration qui sait tout, qui veille à tout, y remédiera dans une juste mesure. Or, qu’est-ce que cela sinon s’arroger le gouvernement spirituel ? Qu’est-ce que cela sinon déclarer que le sacerdoce vivra, ou mourra, au gré de l’administration ?

Il ne resteroit qu’à ôter aux premiers pasteurs le pouvoir de rappeler les lois canoniques et de les faire exécuter. Ce genre d’oppression, en partie renouvelé des anciens parlements, a été en effet tenté comme tous les autres. On n’a pas oublié avec quel froid et barbare acharnement on tourmentoit, il y a peu d’années, la conscience des prêtres, à l’occasion des refus de sépulture.