Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/131

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souhait de paix qui, par toute la terre, accompagne et bénit le trépas du chrétien, le père commun ne peut, en France, l’obtenir de ses enfants que sur la permission d’un secrétaire d’état ; et, grâce aux libertés qu’on nous vante, la religion y est réduite à négocier diplomatiquement quelques prières pour ses pontifes.

Fénelon se plaignoit déjà, il y a plus d’un siècle, de cette espèce de séparation qu’il voyoit s’établir entre l’épiscopat français et le Saint-Siège, par les envahissements successifs de la puissance civile. " on a rompu, disoit-il, presque tous les liens de la société qui tenoit les pasteurs attachés au prince des pasteurs. On ne voit plus les évêques le consulter, comme ils le faisoient autrefois si fréquemment. On ne voit presque plus de réponses par lesquelles, comme autrefois, le siége apostolique, dissipant tous les doutes, nous enseigne sur ce qui touche la foi et la discipline des mœurs, et l’interprétation des canons. Il semble que l’on ait fermé toutes les voies de ce commerce, jadis continuel, entre le chef et les membres. Que nous présage pour l’avenir ce lamentable état des choses spirituelles, si des princes moins pieux venoient à régner, sinon la défection de la France et sa rupture avec le siége apostolique ? Je crains bien que ce qui est