Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/133

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Un vaste système d’imposture est suivi persévéramment. On inquiète par de fausses alarmes les timides et les imbéciles. On dénature les faits, on invente l’histoire. Répétés par des milliers de bouches, les plus sots mensonges deviennent, pour l’ignorance, d’incontestables vérités. Jamais le génie du mal ne combina plus profondément ses complots, jamais il ne déploya une puissance de séduction si effrayante. Encore un peu de temps, et qui pourra y échapper ? Le soleil baisse, la nuit se fait, et, dans cette nuit où se cache l’avenir, on n’entrevoit que des fantômes sinistres. Rien n’est oublié de ce qui peut servir au succès du plan conçu par les artisans de désordre ; mais c’est principalement sur la jeunesse que reposent leurs espérances. Déjà préparée à tout par l’éducation qu’elle reçoit, on la circonvient, on l’attire, en flattant son orgueil et ses passions, dans des sociétés mystérieuses. Là elle entend des paroles telles qu’il en sort de l’abîme. Enivrée de haine, de doctrines et de désirs funestes, liée par d’affreux serments, elle rentre dans la société pour y accomplir l’œuvre à laquelle on lui a fait prendre le terrible engagement de se vouer.

Nous parlons ici des plus pervers, et dès lors du plus petit nombre ; mais ce petit nombre, uni et sans cesse agissant, forme, avec ses chefs, le parti qui pousse le monde social à sa destruction.