Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/159

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pouvoirs subordonnés, elle est monarchique. Mais toujours faut-il une souveraineté, un pouvoir suprême qui ait le droit de commander et à qui l’on doive obéir, pour qu’il existe une société quelconque : et déjà l’on conçoit que toute secte qui refuse de reconnoître un pareil pouvoir, qui nie l’autorité et proclame l’indépendance individuelle, n’est point une société, n’est point une Eglise ; et par cela même elle est frappée du terrible anathème prononcé par Jésus-Christ : celui qui n’écoute point l’Eglise, qu’il vous soit comme un païen et un publicain. Il suit de là encore qu’on ne sauroit, en aucune société, altérer le pouvoir sans altérer la société même et changer sa nature. Or changer la nature d’une société divine, évidemment ce seroit la détruire : elle est ce que Dieu l’a faite, ou elle n’est point. Si donc Jésus-Christ a établi le régime monarchique dans l’Eglise, si le pape y est souverain, attaquer son autorité, limiter son pouvoir, c’est détruire l’Eglise ; c’est essayer de substituer un gouvernement humain, un gouvernement arbitraire, à celui qu’elle a reçu de Jésus-Christ.

Et maintenant observons que nul n’est associé à Pierre, lorsque le sauveur déclare qu’il bâtira sur lui son Eglise, contre laquelle les portes de l’enfer