Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/167

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sont aveugles ou criminels ceux qui attaquent, à quelque degré que ce soit, la suprême monarchie du pontife romain, comme l’appellent Bossuet et Gerson ; ceux qui soutiennent des maximes injurieuses à son pouvoir, ou qui, semant contre lui de schismatiques préventions, une secrète défiance, cherchent à le rendre moins vénérable et moins sacré aux yeux des chrétiens ?

Hommes insensés et remplis au moins d’une présomption plus que téméraire, s’ils conservent encore au fond du cœur quelque attachement, quelque respect pour l’Eglise de Jésus-Christ ; hommes coupables et pervers au-delà de tout ce qu’on peut exprimer, s’ils aperçoivent les conséquences inévitables de leurs principes, car en ébranlant l’autorité sur laquelle le sauveur a bâti son Eglise, ils renversent l’Eglise par ses fondements ; et l’Eglise détruite, nul moyen de conserver seulement une ombre de christianisme, ainsi que nous l’allons montrer.

§ I. Point d’Eglise, point de christianisme.

Il se trouva, il y a trois cents ans, des rêveurs et des fanatiques qui, choqués de plusieurs dogmes de la foi chrétienne, et la soumettant en dernier ressort au jugement de leur raison, entreprirent de réformer, selon cette méthode, la religion de Jésus-Christ. C’étoit supposer