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Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/200

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points d’où dépend toute l’économie du gouvernement spirituel, et à l’égard desquels nulle doctrine ne sauroit être vraie, selon les principes des gallicans mêmes, que celle professée par le pape et la majorité des évêques ?

De si étranges égarements ne peuvent s’expliquer que par l’état où se trouvoit alors la France. Les parlements poursuivoient avec activité leur projet d’asservir l’Eglise en la séparant du pontife romain, ou en l’asservissant lui-même, dans l’exercice de sa puissance, à l’autorité temporelle. " le roi dans la pratique est plus chef de l’Eglise que le pape en France. Liberté à l’égard du pape, servitude à l’égard du roi. Autorité du roi sur l’Eglise, dévolue aux juges laïques. Les laïques dominent les évêques. " Ainsi parloit Fénelon. " qui ne voit, s’écrioit-il avec douleur, combien de maux menacent l’Eglise catholique, en butte à la jalousie, aux soupçons, aux disputes. Les évêques n’ont désormais aucun secours à espérer, ni presque plus rien à craindre du siége apostolique ; leur sort dépend entièrement de la seule volonté des rois. La juridiction spirituelle est comme anéantie : excepté les seuls péchés déclarés secrètement au confesseur, il n’est rien