Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/23

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l’emporta dans la tombe ; il ne la légua pas à son fils, et ce fils fut renversé. L’ancienne dynastie se remontre un moment, et disparoît ensuite pour toujours.

Il falloit que l’Angleterre pérît, ou qu’elle se reconstituât sous des institutions plus stables. Ce que le temps avoit conservé des anciennes lois et des anciennes mœurs, se combinant avec ce qui restoit de christianisme chez ce peuple, il en résulta une forme de société analogue à ces divers éléments, mais entièrement différente, au fond, de celle qui existoit avant la réforme : et c’est ce que ne voient pas assez ceux qui, frappés des noms plus que des choses, croient que l’Angleterre est une monarchie, parcequ’il y a, dans cette terre natale des fictions politiques et de toutes les déceptions modernes, un homme qu’on appelle roi. La monarchie anglaise expira sous le glaive des bourreaux avec Charles Ier. Son fils n’en reproduisit qu’une vague et triste image. Jacques II, doué d’un sens droit, mais dénué du génie nécessaire à l’exécution des desseins qu’il avoit conçus, voulut la rétablir ; il succomba. L’esprit du protestantisme, incompatible avec l’existence de la véritable royauté, triompha de tous ses efforts. En cessant de reconnoître l’autorité suprême, et même toute autorité réelle dans l’ordre religieux, le peuple avoit perdu la notion de la souvera