Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/296

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Les croyances vraies et communes à toutes les nations conservoient seules entre elles quelques relations d’humanité : mais ces croyances, plutôt domestiques que publiques, agirent sur les mœurs plus que sur les lois, et n’exercèrent que peu d’influence dans le gouvernement chez les anciens ; et c’est pourquoi ils n’eurent jamais de véritable droit des gens.

Malgré leur civilisation moins imparfaite à quelques égards, les orientaux furent toujours séparés du reste du monde et les uns des autres, par l’insurmontable barrière des croyances ; et l’on ne sait que trop de quelles effroyables tragédies l’Inde a été le théâtre toutes les fois que deux religions diverses s’y sont trouvées en présence.

Essayez d’établir un lien social entre les bouddistes et les disciples de Brahma, entre les parsis et les musulmans, entre les juifs et un autre peuple quel qu’il soit : habitants du même sol, ils formeront constamment deux peuples séparés ; désunis de foi, d’espérance et de prière, jamais le mariage ne les rapprochera ; ils n’auront rien de commun, pas même le tombeau.