Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/298

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superstition.

Jésus-Christ sépara de la doctrine primordiale les erreurs qui l’altéroient, et manifesta les dogmes, enveloppés dans la foi des âges précédents. Tout ce qu’il y a de bon, de vrai, de nécessaire et d’utile au genre humain, le christianisme le renferme, ou comme principe, ou comme conséquence. Un, dès lors, et universel, puisque la vérité ne varie pas, qu’elle est de tous les temps et de tous les lieux, il tend par sa nature à se dilater, à s’étendre, à rassembler tous les peuples dans son unité. C’est là son caractère distinctif, et pour ainsi dire incommunicable, et c’est le caractère de tout ce qui est divin. Aucune loi plus générale que cette loi sublime des intelligences, à qui nulle raison, nulle volonté ne peut échapper entièrement, et qui conserve ceux mêmes qui la violent, parceque la violation absolue de la loi de vérité et de la loi d’ordre seroit la destruction absolue de l’être intelligent, et qu’il n’est pas en son pouvoir de se détruire. Ce qui désunit, c’est ce que chacun, selon ses erreurs ou ses passions, retranche de cette loi parfaite : mais elle n’en demeure pas moins toujours la même, toujours une et universelle : car l’homme qui est libre de se violer les yeux, ne l’est pas de voiler le soleil ; l’homme qui est libre de choisir entre le vrai et le faux, entre le bien et le mal, ne l’est pas d’altérer la nature immuable du bien et du vrai, ni de se créer un autre principe de vie.