Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/337

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résulte pour elle de graves inconvénients. Le plus dangereux par ses suites est de placer une partie de l’épiscopat dans une position fausse, de rapprocher et de confondre aux yeux du public ce qui devroit être soigneusement séparé ; puisque autre est le principe de l’Eglise, autre le principe du gouvernement. Il peut se présenter, et il se présente de fait, des discussions très délicates ; si les évêques se conforment en ces occasions au système politique, on ne sait plus comment concilier leurs fonctions de pairs avec leurs devoirs d’évêques ; et soit qu’ils parlent, soit qu’ils se taisent, leur seule présence, interprétée comme une sorte d’acquiescement, sert toujours, quoi qu’ils fassent, à couvrir plus ou moins le vice de certaines lois.

En général, jusqu’à ce moment, ils ont pris le parti du silence ; mais qu’arrive-t-il de là ? Les autres évêques les regardant comme plus spécialement chargés de la défense de la religion, imitent leur silence, et l’épiscopat entier reste muet, lorsqu’il seroit si nécessaire que sa voix se fît entendre. Au fond, l’on ne voit pas bien comment le silence seroit un motif canonique qui dispensât pendant six mois les premiers pasteurs de la résidence. On peut se taire également partout ; et n’est-il pas à craindre que le clergé, ainsi que les fidèles, s’endorment dans une sécurité trompeuse, lorsqu’aucune réclamation, aucun avertissement, aucune plainte, ne sortent