Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/363

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quand viendra le souffle des tempêtes dont parle l’esprit de Dieu, ils seront emportés comme la paille sèche et comme la poussière. La révolution annonce ouvertement leur chute, et à cet égard elle ne se trompe point ; ses prévoyances sont justes.

Mais en quoi elle se trompe stupidement, c’est de penser qu’elle établira d’autres gouvernements à la place de ceux qu’elle aura renversés, et qu’avec des doctrines toutes destructives elle créera quelque chose de stable, un ordre social nouveau.

Son unique création sera l’anarchie, et le fruit de ses œuvres des pleurs et du sang.

Que si les gouvernements aveuglés sans retour persistent à se perdre, s’ils ont résolu de mourir, l’Eglise gémira sans doute, mais elle n’hésitera pas sur le parti qu’elle doit prendre : se retirer du mouvement de la société humaine, resserrer les liens de son unité, maintenir dans son sein, par un libre et courageux exercice de son autorité divine, et l’ordre et la vie, ne rien craindre des hommes, n’en rien espérer, attendre en patience et en paix ce que Dieu décidera du monde.