Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

étoit un véritable sacrilége ; par conséquent, que les objets employés à ces divers cultes, ne sont ni plus ni moins sacrés que ceux à l’usage du culte catholique ; que dès lors, l’état considère tous ces cultes comme également vrais, ou plutôt comme également faux ; c’est-à-dire, que l’état s’est de nouveau déclaré athée.

Il ne faut assurément pas de grands efforts d’esprit pour comprendre une chose si claire : mais si l’on souhaite de plus l’aveu précis du gouvernement, nous le produirons.

Dans un discours extrêmement remarquable, prononcé devant les députés, un homme d’un mérite incontestable et d’une rare habileté de raisonnement, a réduit à un petit nombre de questions aussi simples qu’importantes, toute la controverse qu’a fait naître la loi sur le sacrilége. On ne saurait être plus loin que nous le sommes de partager les opinions de M. Royer-Collard, mais nous devons avouer que dans ce siècle si fertile en sophistes niais, on est heureux de rencontrer un adversaire dont les idées sont liées entre elles, qui part de principes nettement posés, en admet les conséquences, au moins presque toujours, et avec qui l’on peut dès lors discuter sans dégoût.

En attaquant le projet de loi, il commence par prouver d’une manière invincible que les dispositions pénales qu’il contient, sont, au plus haut