Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/73

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’entrée de nos villes, les animaux soumis à l’octroi. Rien, dans ce que l’état prescrit, ne rappelle ni la nature de cet être fait à l’image de Dieu, ni les devoirs qui l’attendent, ni les destinées qui lui sont promises. Il pourra croître sans qu’aucune parole du ciel ait été prononcée sur son berceau ; il pourra mourir sans avoir connu d’autre religion que le culte de lui-même, d’autre morale que le code criminel, d’autre divinité que le bourreau.

Suivons-le dans sa carrière, afin d’admirer jusqu’au bout l’opiniâtre impiété de la loi. Ses premières années se sont écoulées ; il est maintenant en âge de fonder une nouvelle famille, de contracter un engagement dont l’importance égale la sainteté, et que les législateurs du monde entier, fidèles à la tradition universelle et primordiale, protégèrent soigneusement contre l’inconstance de l’homme, en l’environnant de ce que la religion, dans ses menaces, dans ses promesses, dans ses rites et ses pompes, a de plus auguste et de plus solennel. Chez toutes les nations, même les plus barbares, le mariage eut toujours un caractère sacré ; jamais il ne fut, en aucun pays, un simple acte civil, une pure convention humaine garantie par l’état. Le souvenir, partout conservé, de son institution primitive apprit aux hommes qu’à Dieu seul appartient le pouvoir de former le lien mystérieux, indissoluble, qui doit unir l’époux à l’épouse, et