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Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/99

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et l’ignorance de la populace, et l’imbécillité même de quelques bonnes gens qui se croient religieux, qui le sont réellement, et qui, imperturbables dans leur confiance hébétée en des malheureux qui se jouent de leur incurable innocence, s’imaginent faire merveille et sauver la religion toutes les fois qu’ils prononcent contre elle un arrêt de mort.

A l’aide de ces divers moyens, la révolution est parvenue à exclure Dieu de l’état, et à établir l’athéisme dans l’ordre politique et dans l’ordre civil, d’où il passe dans la famille. L’éducation l’y introduit ; il s’y propage par l’exemple et par l’influence secrète et puissante qu’a sur les hommes l’esprit de la société dans laquelle ils vivent.

Mais dès lors qu’est-ce que la religion pour le gouvernement ? Que doit-être à ses yeux le christianisme ? Il est triste de le dire, une institution fondamentalement opposée aux siennes, à ses principes, à ses maximes, un ennemi ; et cela, quels que soient les sentiments personnels des hommes en pouvoir. L’état a ses doctrines, dont chaque jour il tire les conséquences dans les actes, soit de législation, soit d’administration. La religion a des doctrines essentiellement opposées, dont elle tire aussi les conséquences dans l’enseignement des devoirs et de la foi, et dans l’exercice du ministère pastoral. Il y a donc entre elle et l’état