Page:Decombe - Trésor du jardin de la préfecture.djvu/27

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Des cercueils semblables furent découverts dans les terrains de Saint-Melaine et du Thabor à diverses époques. Ainsi, on trouve dans un Mémoire manuscrit de la Bibliothèque nationale, attribué à dom Morice[1] cette mention : « En 1728, on déterra un très-grand nombre d’ossements dans les jardins de l’abbaye de Saint-Melaine. Leur grandeur surpassoit de beaucoup celle des hommes de nos jours, au jugement des chirurgiens de la ville qui y descendirent. On trouva à côté de ces corps des pots de terre pleins de charbons. »

Plus tard, lorsqu’après la Révolution on démolit tes ruines de l’église Saint-Jean, ou trouva « une grande quantité de cercueils en calcaire coquillier, creusés en forme d’auges[2]. »

Il est à supposer que l’imagination des chirurgiens de 1728 exagéra singulièrement la dimension des ossements trouvés dans les jardins des Bénédictins. Ces débris humains étaient tout probablement contemporains de ceux du jardin de la Préfecture, puisque, comme ces derniers, on les découvrit dans le voisinage immédiat « de pots de terre pleins de charbons, » qui n’étaient autres que des urnes cinéraires analogues à celles que nous allons décrire.

Il est évident, pour tous ceux qui se sont occupés sérieusement de l’histoire et de la topographie locales, que jadis, sur la colline actuelle du Thabor, il y eut un cimetière gallo-romain, remplacé par un cimetière chrétien aux premiers siècles de l’évangélisation de Rennes.

À ce propos, il ne faut pas perdre de vue que, d’après la tradition, saint Melaine et saint Amand, morts au vie siècle,

  1. Ms. de la Bibliothèque nationale, no  33356. — Guillotin de Corson, Pouillé de l’Archevêché de Rennes, t. II, p. 9, note.
  2. Bulletin archéologique de l’Association Bretonne, Congrès de Saint-Malo, 1849.