Page:Decombe - Trésor du jardin de la préfecture.djvu/29

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que nous ne retrouvons pas ici. — A cela nous répondrons qu’il importe de remarquer que nos sarcophages n’ont pu être retirés entiers et qu’une partie de leur contenu, disséminée dans les terres remuées par la pelle et la pioche, a disparu parmi les déblais qu’on enlevait au fur et à mesure de leur extraction.

Enfin, un trait caractéristique entre tous, et que nous avons déjà indiqué, est l’orientation de nos cercueils, les pieds à l’Est, la tête à l’Ouest, c’est-à-dire la figure du mort regardant l’Orient. C’est encore ici le cas de citer Jublains et Caranda, Terre-Nègre et Dieulouard, où cette règle a été rigoureusement observée. Dans l’immense nécropole de Caranda notamment, où l’on a depuis quelques années fouillé 2,600 sépultures, dont 300 de Gaulois, 100 de Gallo-Romains et 2,200 de Francs-Mérovingiens, le système d’orientation ne s’est pas une seule fois démenti, et ces tombes, toutes datées par les objets qu’elles contenaient, étaient invariablement disposées : la tête à l’Ouest, les pieds à l’Est pour les Gaulois et les Mérovingiens ; la tête au Sud, les pieds au Nord pour les Gallo-Romains[1].

A Terre-Nègre, l’incinération et l’enterrement étaient en usage dans le même temps, mais le premier mode était plus généralement suivi. Les médailles trouvées dans le cimetière de Terre-Nègre indiquent que l’usage de brûler les corps ne s’est pas conservé chez les Bituriges beaucoup au-delà du iie siècle de l’ère chrétienne, et que le changement qui s’opéra dans la manière d’inhumer coïncide avec l’établissement du christianisme[2].

A Dieulouard, au milieu d’urnes nombreuses contenant des

  1. Fr. Moreau, Journal des fouilles de Caranda.
  2. De Caumont, Cours d’Antiquités monumentales. Ère gallo-romaine.