Page:Defoe - Lady Roxana.djvu/146

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fis pas, je ne puis que dire que j’ajoutai l’ingratitude à mes autres folies. Mais je raconterai cela plus en détail tout à l’heure.

Un matin, étant chez le marchand à qui il m’avait recommandée à Rotterdam, occupée dans son comptoir à régler mes lettres de change et me disposant à lui écrire une lettre à Paris, je fus surprise d’entendre un bruit de chevaux à la porte, ce qui n’est pas très commun dans une ville où tout le monde va par eau. C’était, sans doute, quelqu’un qui avait passé le Maze en bac à Williamstadt, et qui était venu ainsi jusque devant la maison. Comme je regardais vers la porte en entendant les chevaux, je vis un monsieur descendre et entrer sous le porche. Je ne connaissais nullement et, à coup sûr, ne m’attendais en aucune façon à connaître cette personne ; mais, comme je l’ai déjà dit, je fus surprise, et d’une surprise peu ordinaire, lorsqu’étant arrivé près de moi, je vis que c’était mon marchand de Paris, mon bienfaiteur, et véritablement mon sauveur.




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