Et nous sommes bénis, nous, suppôts de la mort
Les foules à l’envi nous apportent leurs têtes
Et les jours de massacre, ici sont jours de fêtes.
L’homme bénit en nous l’assassin et la mort.
III.
les petits pestiférés.
Est-ce que l’habitude des puanteurs du cadavre a émoussé votre sens, mes fins limiers ? Hélas ! depuis longtemps la terre n’a plus d’autres parfums. Entrez ! il y a encore dans cette cabane des tronçons de viande humaine qui palpitent et se débattent. Venez souffler sur ce reste de vie. Par ici ! par ici !
Ces enfants sont les miens. Eh quoi ! vous pleurez, pauvres petits êtres ? Ah ! pardonnez-moi de vous avoir conçus et portés dans mon sein ; mais remerciez-moi de finir vos douleurs, car, dans l’angoisse de vos tortures, il ne peut y avoir de repos que dans la mort, et d’espoir que dans le néant.