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UNE DIRECTION ! LE POSITIVISME 101

Et donc, ne pas s'acharner à rappeler ce qui a dis- paru à jamais, maintenir jusqu'au terme ce qui dis- paraît lentement, s'appliquer à y suppléer ; mais, surtout, défendre, préserver opiniâtrement ce qui vit, ce qui manifeste des puissances d'épanouisse- ment, ce qui est essentiel et vital. Toujours « con- server pour améliorer ». Ici, la sociologie positive est un guide sûr. Accordons-y nos volontés en y su- bordonnant nos désirs.

L'édifice s'écroule parce que les assises sont rongées, pourries, parce que le ciment se désagrège, parce qu'on a laissé les murs et les toitures se déla- brer. Soit : il reste les pierres, le sol. Il reste le ferme propos de régénération, la nostalgie de l'abri et Tidée d'un plan.

En pleine crise sociale, on ne saurait être conser- vateur sans être de quelque façon révolutionnaire, et ceci sans être cela. Si l'ordre est la base, le pro- grès reste le but. Il n'y a pas à tenter de galvaniser ce qui est mort, non plus qu'à tuer ce qui fait vivre. Tous nos malentendus qu'exacerbent de fausses ca- tégories artificielles proviennent de ce qu'au préa- lable nous ne faisons pas ce départ.

Rien ne peut plus sauver l'armature d'acier et d'or de la civilisation occidentale. Elle s'écroulera avec fracas quand elle aura épuisé dans leurs pires con- séquences les délétères principes matérialistes. L'ochloploutocratie internationale ne peut être ré- duite par persuasion. C'est une force aveugle, acé- phale, qui s'alimente des ruines qu'elle accumule et de sa propre substance. Lancée à cette allure effrénée, elle ne s'arrêtera qu'en n'ayant plus à dé- truire qu'elle-même. Qu'elle y mette dix ans ou un