Page:Deherme - Aux jeunes gens.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 115

Car, là surtout, il n'est d'autre mesure de la gran- deur que le devoir.

En refusant aux intellectuels toute chance de pro- fits et de gloriole, le positivisme les guérit de cette sottise de les désirer et de les poursuivre. Elle les élève à l'apostolat, au sacerdoce. Quelle sérénité, quelle puissance elle leur octroie ! Alors seulement ils connaîtront les vraies joies de l'esprit dans son épanouissement social. « Mais Dieu le voit », disait l'artisan des cathédrales qui ciselait les pierres invi- sibles, non pour un salaire ou l'acclamation des foules inconscientes, mais pour les siècles d'huma- nité et la gloire éternelle de son âme.

V Les puissances de sentiment et la femme.

La dame du moyen âge, en refrénant la brutalité, exalta la noblesse du chevalier. La puissance de son sourire ou de son baiser ne fut pas moindre que celle de ses larmes. Comte veut que, « source spon- tanée de la vraie sociabilité », elle en retrouve le secret pour contenir les propensions à l'orgueil chez l'intellectuel et à la violence chez le prolétaire. Ce rôle que le positivisme confère à la femme, le plus conforme à sa nature, est le plus haut qui soit dans une civilisation affinée où domineront le bon sens, le dévouement, la vénération et la tendresse.

Le féminisme, comme 1 intellectualisme mercan- tile et le socialisme électoral, est un aspect de cette