Aller au contenu

Page:Deherme - Aux jeunes gens.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

UNE DIRECTION .* LE POSITIVISME 135

empiète sur le spirituel en prétendant s'universa- liser.

Ici, n'entendons pas les conventions spéciales, sur quelque objet défini, comme il y en a nécessaire- ment entre' Etats voisins : douanes, monnaie, etc.; mais celte entreprise insensée d'instaurer l'ordre mondial par une législation sans exécutif et sans sanctions possibles.

Pour ces rêveurs dangereux, le texte législatif est évidemment une sorte de gris-gris. Les Botocu- dos, les Négritos et même les gorilles n'ont jamais professé une superstition aussi extravagante.

D'ailleurs, cela nous vient d'un peuple dont la civilisation ne laisse pas d'être encore embryonnaire. Ayant tous les charmes de l'enfance et sa niaiserie ignorante, il peut prendre William James pour un grand philosophe, le sauvage Walt Whitman pour un poète de génie, et les tables tournantes, l'évoca- tion des fantômes pour des expériences scientifiques.

Les enfants raffolent des histoires, contons-leur celle-ci. Elle n'est pas plus fictive que les procès- verbaux des sociétés de recherches psychiques et, à tout le moins, elle a un sens.

Un saint homme d'inventeur avait imaginé une machine dont il ne discernait pas bien l'application. Il supposaitseulementqu'elle serait d'une formidable puissance. Pour l'éprouver, il la réduisit aux dimen- sions d'un joujou et il s'empressa d'inviter sa famille et d'innocents amis pour assister aux essais. Au jour dit, devant l'assistance émerveillée d'avance, atten- dant de confiance le nouveau miracle de la raison et de la science, il appuya sur le bouton de déclenche- ment... Et le miracle se produisit, en effet. Mais les