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UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 139

suppléent le sang, les nerfs et le cerveau. Ici, le con- servateur parlementaire et le bolcheviste se re- joignent dans le même mépris insensé du spirituel. Mais un mécanisme s'use et se détraque toujours, surtout lorsqu'il n'est pas surveillé, et, en tout cas, il ne saurait avoir assez de souplesse pour s'adapter à tous les actes sociaux. Aussi le bolcheviste est-il, à cet égard, supérieur au conservateur prosterné de- vant l'idole de la légalité. Dans une société dénuée de toute spiritualité, la terreur seule assure le mini- mum de concours indispensable à FÉtat. Sans doute. la corruption par l'argent peut aussi, pour un temps, tromper la nature sociale ; mais ses conséquences sont pires. Politiquement le boïchevisme est donc au-dessus de la démocratie élective et parlementaire. Il n'est pas l'erreur intégrale.

Tout le terrain que perd le spirituel, c'est le tem- porel qui le gagne. La démocratie, qui se détourne de la spiritualité où elle se réalise vraiment, glisse sur cette pente. Il est dans son tempérament de nier les plus hauts principes d'autorité pour y substituer les procédés de ruse et de corruption. Ainsi, elle ne reconnaît plus qu'un seul pouvoir : l'argent. Les événements auxquels nous assistons seraient inex- plicables s'ils ne signifiaient l'avènement mondial de la ploutocratie. Le dernier hommage que celle-ci rend à la civilisation, qui meurt pour elle et par elle, c'est de prendre ce masque hypocrite de Société des nations. Mais quelle abominable mystification !

Désigner les supérieurs par les inférieurs, et donc faire dépendre les gouvernants des gouvernés, faire gérer l'intérêt général par les intérêts privés, admi- nistrer par la paperasserie irresponsable et diriger