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UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 145

Pour l'adhésion formelle, l'application et la pra- tique, il n'y a que cette difficulté qu'une telle disci- pline nous oblige d'abord « à régler notre conduite » et à « rabaisser nos prétentions ». Et c'est l'obstacle, non pas du tourment métaphysique, quoi qu'on en dise, mais de l'égocentrisme même.

Nous le surmonterons si nous donnons notre assentiment sans réserve, si nous comprenons l'en- semble.

Cette foi n'exige point l'abêtissement. Elle a sa base toujours vérifiable, et ses résultats sont cer- tains.

La doctrine coordonne d'abord toutes les connais- sances humaines. Elle fournit une méthode de re- cherches pour les enrichir. Puis elle amplifie cette aire trop restreinte du connaissable pour l'inquié- tude sacrée par une synthèse subjective qui, em- brassant tout l'humain, partant de l'humain, rap- porte tout à l'humain. Induisant « pour déduire afin de construire », elle n'enseigne que pour perfec- tionner notre nature morale. Elle trace impérieuse- ment la limite des spéculations, limite qu'on n'ou- trepasse que pour divaguer. Au reste, cela lui vaut d'être dénigrée par tous les charlatans et les simo- niaques exploiteurs de l'intelligence; nous omettons les sots à dessein, car ils n'y peuvent rien.

Quiconque est muni de sa méthode de filiation historique, inspiré de ses principes, éclairé par les lois sociologiques qu'elle a reconnues, a pu prévoir les catastrophes qui viennent de dévaster l'Europe et celles qui nous menacent de toute part. Celui-là sait donc que ces désastres ne peuvent être conjurés que par la reconstitution d'une spiritualité organisée,