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UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 45

ques-unes des tendances les plus caractéristiques de notre siècle (1). »

Si le Cours de philosophie positive est devenu partie intégrante de la pensée humaine, il n'en va pas de même encore, malheureusement, du Système de^po- litique positive et de la Synthèse subjective. Mais nous assistons au sourd travail de pénétration. Malgré toutes les résistances des préjugés, des .ignorances, des vanités, voire des intérêts, Tonde du bon sens systématisé s'élargit toujours plus.

L'évolutionnisme, l'agnosticisme et le monisme dérivent de la philosophie positive ; le pragmatisme de Dewey et William James, l'intuitionnisme de Bergson, l'antiscientisme de B. Kidd, l'hypersociolo- gisme de Durkheim lui doivent évidemment ce qu'ils ont de solide. Quand ils ont la présomption de s'en dégager, ce n'est que pour rétrograder vers le spiri- tisme des nègres, le « réalisme » scolastique ou la confusion mentale.

A cet égard, rien n'est plus significatif que le cas de Durkheim, qu'une coterie universitaire prétendait substituer à Comte. Tout dernièrement, ne lisait-on pas encore, dans la Revue de l'enseignement Jrançais hors de France, une étude d'un inspecteur général de l'enseignement public sur « la philosophie de Durkheim ». « Auguste Comte, écrit-il, s'il a eu l'inspiration, il faut bien dire qu'il a manqué l'entre- prise. 11 n'a pas réussi à mettre la sociologie sur pied. Durkheim, au contraire... » Et voici ce qui appuie cette monumentale assertion : « Durkheim, le premier, a aperçu cette part énorme, dans notre

(1) Lévy-Bhuhl, la Philosophie d'Auguste Comte.