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r)8 UN MAÎTRE : AUGUSTE COMTE

positiviste, un Péguy, un Ernest Psichari, et A. Retté, Claudel, Francis Jammes, Henri Ghéon, Gasquet, tant d'autres, sont revenus au catholicisme. Là seu- lement, ils ont tiré d'eux tout ce qu'ils pouvaient donner. Il faut le génie d'un Dante pour intégrer dans une œuvre d'art des émotions qui n'ont com- mencé à pénétrer l'àme collective que depuis mille ans. Sans doute, il y a aussi la littérature révolu- tionnaire. Mais qu'on ne s'y trompe point : cela re- monte encore plus loin, aux temps de la confuse préhistoire. Encore que les talents d'expression ne soient pas moindres, le tolstoïsme d'un Romain Rol- land, le cocasse bergsonisme d'un Henri Bataille, le romantisme dégénéré d'un Barbusse, quelles per- nicieuses niaiseries ! C'est la nuit dans l'égout.

Il est donc tout naturel que les artistes ne vien- nent pas au positivisme d'emblée, et même qu'ils s'y opposent. Des concepts et des sentiments encore tout intellectuels n'inspirent ou n'accordent point l'inspiration avec les émotions populaires (1). N'ou- blions point que le catholicisme n'a eu ses cathé- drales, son art et sa philosophie que mille ans après saint Paul.

Ce nonobstant, le théologisme préalable qu'exige l'Église est une impossibilité irréductible pour beau*

(1) On m'objectera que Pascal et les jésuites, accordés là- dessus, conseillent de faire les gestes de la foi. Mais non pour l'acquérir: pour la retrouver. Il s'agit d'un réveil du subconscient. Voici un fait caractéristique et qui intéressera 35 chiàtres. Chez quelques positivistes frappés d'aliéna- tion mentale qu'il m'a été donné d'observer directement, la régression intellectuelle consécutive s'est toujours mani- festée par des accès de mysticisme théologique.