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UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 81

cessives et dans chaque propension de la pensée et de l'action.

« La philosophie théologique, dit Comte, même dans notre première enfance, individuelle ou sociale, n'a jamais pu être universelle ; c'est-à-dire que, pour les ordres quelconques de phénomènes, les faits les plus simples et les plus communs ont toujours été regardés comme essentiellement assujettis à des lois naturelles, au lieu d'être attribués à l'arbitraire volonté des agents surnaturels... Le germe élémen- taire de la philosophie positive est certainement tout aussi primitif au fond que celui de la philo- sophie théologique elle-même, quoiqu'il n'ait pu se développer que beaucoup plus tard. » Rien dans la vie humaine ne pouvant se créer ni se détruire vrai- ment, il s'agit donc seulement, indéfiniment, d'une évolution et d'une involution graduelles : « L'essor final de l'esprit positif deviendrait scientifiquement incompréhensible si, dès l'origine, on n'en conce- vait, à tous égards, les rudiments nécessaires. »

Le relativisme et les limites de la connaissance objective.

Après Renouvier, Alfred Fouillée en veut au posi- tivisme de ne s'être pas égaré dans l'épistémologie métaphysique et de rester positif, entendons de n'avoir pas fourni une théorie de la connaissance, une théorie de la réalité, etc. . . Mais que sont devenues