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Page:Deherme - Aux jeunes gens.djvu/97

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UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 85

L'essence de l'être est insaisissable à notre entende- ment. Nous ne percevons que des phénomènes, c'est-à-dire l'aspect des choses et leurs enchaîne- ments. C'est ce processus régulier que nous appelons des lois. Il n'importe, d'ailleurs, que de généraliser pour abstraire cette constance de la variété instable et confuse. C'est la tâche de la véritable science. On l'a dit : il n'est de science que du général.

« Une carrière n'est pas un édifice. » La science n'est pas l'accumulation désordonnée des matériaux ou l'érudition stérile. Les « manœuvres de labora- toire » et les « confectionneurs de mémoires » s'en font accroire.

Les sciences ont une fonction, et c'est de servir; une destination, et c'est de prévoir. La prévision nous permet de pourvoir. Là se borne la mission des savants. Pour animer l'homme, il faut autre chose. « Il n'existe qu'une seule science, dit Comte, celle de Thumanité, envers laquelle toutes les auties études réelles ne constituent que les préambules indispensables, dont la spécialité actuelle ne peut être corrigée que par cette destination continue. »

C'est ici que la synthèse unifiante se complète. Le Cours n'a été qu'un « préambule ».

Certes, on l'a vu, il n'y a plus à ergoter sur la pré- tendue antinomie des deux méthodes et la dualité de l'œuvre comtiste. Le Cours expose déjà l'utilité logique des hypothèses, l'importance des besoins esthétiques et religieux de l'idéalité et annonce sans ambiguïté la synthèse subjective dont la sociologie posera les assises. « Notre constitution logique, dit Comte, ne saurait être complète et durable que par une intime combinaison des deux méthodes. »