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UNE DIRECTION ! LE POSITIVISME 87

également aux exigences simultanées de l'ordre et du progrès, en nous faisant retrouver la constance au milieu de la variété ». Entendons : la loi, dont la découverte et même la seule recherche nous délivrent de l'obsession — aussi contraire à notre propre équi- libre mental qu'à l'ordre social — des causes pre- mières.

« Tous les sophismes de l'orgueil ne sauraient empêcher l'esprit positif de reconnaître que toute révolte émane des impulsions personnelles. Il faut aspirer à l'unité sympathique pour apprécier la di- gnité de la soumission, comme principale base du perfectionnement moral. »

Le positivisme dissipe à jamais l'absurde croyance à l'infaillibilité de la raison individuelle qui provo- qua la funeste insurrection des vivants contre les morts, de l'un contre tous, et dont sourdent les nom- breux courants de l'égocentrisme dissolvant.

Pas de vérité en dehors de l'humain. Pas de dia- lectique ni de symboles qui puissent saisir le vrai absolu et constituer l'unité réelle. Pas de raisonne- ments, de littérature ou d'éloquence qui puissent l'évoquer. L'ordre spirituel ne peut être institué que si, avant tout, nous ne posons que les questions qui seules comportent des solutions efficaces et per- mettent des démonstrations. Autrement, rien n'ar- rête les divagations. Tout est discuté. « Notre ten- dance spontanée à former nos opinions d'après les espérances ou les craintes résultées de nos désirs » n'a plus de frein.

Récemment, M. Georges Aimel invitait les Fran- çais à réapprendre à bien penser. Pour bien penser, il faut, premièrement, se soumettre aux faits tels