Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/20

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constitue la vraie civilisation ; mais la place qu’occupe l’esprit, l’influence unifiante qu’il exerce, l’œuvre sociale qu’il inspire.

Avec un canon d’un trop ingénieux mécanisme, un explosif trop savamment combiné, le polytechnicien fait sauter, en une seconde, les rosaces des cathédrales que l’artisan du moyen âge, muni d’un ciseau et d’un marteau rudimentaires, patiemment, anonymement, sculptait avec amour. Qui est le vandale, où est la barbarie ?


XIV. — La démence occidentale.


Écoutons les paroles de la sagesse orientale qui résiste encore au « désastre Blanc ».

Il y a trois quarts de siècle, un Chinois disait des Européens au marquis d’Hervey-Saint Denis : « Vous avez un esprit hardi qui doit vous faire réussir en beaucoup de choses, mais vous n’avez pas assez de respect pour ce qui mérite d’être respecté, cette agitation perpétuelle dans laquelle vous vivez, ce besoin constant de distraction indiquent clairement que vous ne vous trouvez pas heureux ». Un autre auteur, J.-F. Davis, rapporte que « la première chose qui frappe un Chinois intelligent auquel on explique les effets de nos machines est celle des maux qui pourraient fondre sur son pays si ce système, dont il considérerait l’exportation comme un véritable fléau, venait à y être inopinément introduit ».

C’est enfin un penseur japonais, récemment décédé, qui nous invite à plus de modestie[1] :

  1. Okakura (Kakkzo) : Les Idéaux de l’Orient.