Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/22

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machinale et sont impitoyablement domines par le monstre qu’ils ont créé. En dépit de la fameuse liberté de l’Occident, l’individualité véritable y est détruite par la compétition pour la richesse ; le bonheur et la joie y sont sacrifiés à l’insatiable désir de posséder toujours davantage. L’Occident se glorifie de s’être émancipé des superstitions médiévales, mais qu’est donc ce culte idolâtre de la richesse qui les a remplacées ? Quelles souffrances et quel mécontentement se trouvent cachés derrière le masque somptueux du présent ? La voix du socialisme est une lamentation… »

Les Occidentaux sauront-ils se reprendre ? Leur psychopathie n’est-elle pas incurable ?


XV. — L’avarice.


Quand — pour quelque motif que ce soit — la jouissance n’est pas la seule fin qui est poursuivie, c’est le moyen du moyen : l’argent.

Le Dante dévouait l’avare aux pires supplices infernaux. Mais le prodigue est peut-être plus coupable encore, quoique parfois plus généreux. Car si ce n’était le plus souvent qu’une niaise thésaurisation au détriment des forces réelles, la ladrerie serait le seul modérateur à la formidable dissipation des richesses naturelles et sociales, lesquelles ne sont nullement inépuisables, — la houille, le fer, par exemple, ou les cathédrales.

Voici bien la plus grotesque, la plus nocive superstition matérialiste que l’égocentrisme ait