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XVI. — Le désordre économique


Ainsi, la production s’est déréglée. Le travail s’est dénaturé, avili, par l’agiotage, la camelote et le sabotage. L’industrialisme qui devait pacifier, en s’exagérant par les impulsions d’une cupidité forcenée, a irrité les antagonismes de nations et de classes.

Pour tous, il ne s’agit plus que de gagner de l’argent, par quoi on est tout, on peut tout. Même contre l’honneur, même contre la patrie.

L’envie haineuse du pauvre, qui menace ce qui reste de civilisation, est la contre-partie logique du faste insolent, de l’égoïsme buté, de la puissance sans régulateur, sans devoir et donc sans raison d’être, du riche.

Un organe qui ne s’exerce plus s’atrophie. Un pouvoir qui n’accomplit plus sa fonction sociale doit disparaître. En ne se reconnaissant plus de devoirs envers la société, la bourgeoisie a abdiqué.

Faudra-t-il donc en venir à la confiscation, à l’expropriation pour cause d’utilité publique ?

Certes, il importerait peu, il serait à souhaiter même que la richesse changeât de détenteurs, si le transfert pouvait s’effectuer sans troubles profonds, sans exaspérer toutes les convoitises, si ceux qui revendiquent aussi rudement cette richesse se proposaient d’en être meilleurs gérants et d’avoir un plus haut sentiment du devoir.

Mais ce n’est pas le cas. Ce ne sont pas des devoirs nouveaux qu’on veut assumer. C’est le