Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/27

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la Cité, allumer d’autres foyers, pour s’assurer chacun le sien sans doute et montrer ainsi quels merveilleux pompiers ils feraient si on leur concédait le monopole du brandon et de la pompe. À ce jeu, la pauvre Cité ne sera bientôt qu’un monceau de cendres ; mais il n’y aura plus errant à travers les ruines fumantes, que des sapeurs-pompiers faméliques, — et tous colonels, il va sans dire.

Ainsi surgissent de toutes parts les propositions ignifères les plus saugrenues. On prodigue d’autant plus le pétrole qu’il est fourni par le budget de l’État — intarissable comme on sait — et que ceux qui sont préposés au service des robinets de distribution et des écluses sont — fonctionnaires — des soliveaux anonymes et — gouvernants des passants irresponsables.


XVIII. — Le super-gris-gris.


La plus abjecte des superstitions matérialistes se montre ici dans toute sa niaiserie. L’argent est la panacée. Nul n’en doute.

Des réparations, des pensions, des allocations, des primes, des parts… Des millions, des milliards… Un grand journal a parlé d’exiger 340 milliards de l’Allemagne, ce qui amena aussitôt un ardent polémiste à demander 1.000 milliards[1]

  1. Il n’y a que les journalistes pour ignorer que l’avoir total de l’Allemagne — mobilier et immobilier — était évalué, en 1914, à moins de 400 milliards. Depuis, il y a eu la guerre, qui en consomme un bon quart, il y a eu des fuites, et qui