Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/28

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Les chiffres, le papier — comme les films cinématographiques — souffrent tout. Que faut-il à l’orpheline pour châtier le méchant tuteur et combler les vœux du jeune acrobate chevaleresque ? — Une cinquantaine de milliards. Rien de plus aisé. Elle les aura au trente-troisième épisode. Que faut-il à la démocratie pour combler ses aspirations les plus vives ? Des rentes. Avec dix mille milliards, on instaurera définitivement la « justice sociale » et le reste.

Voilà donc le gris-gris ! — Il y en aura pour tout le monde ! Égalité ! Justice ! Droit aux jouissances, droit au bonheur !…

Mais quelles déceptions on prépare, — et quelles colères ! Quand, malgré ses invocations, le bandit calabrais n’avait pas rencontré sur son chemin le voyageur fructueux, il insultait sa chère Madone et brisait son image…


XIX. — La pernicieuse « justice » sociale.


Voici la paix. Elle sera plus difficile à organiser que la guerre. Craignons que les largesses

    continuent. Ces sortes d’évaluation au reste, ne sont qu’indicatives de la situation économique d’un pays. Le sol, par exemple, vaut par et pour les aborigènes qui le cultivent. En réalité, la plus grande partie des richesses d’une nation ne saurait être liquidée. Et ce qui peut l’être s’évade aisément, comme nous le voyons en ce moment. La connaissance des plus élémentaires notions économiques eussent préservé les scribouilleurs quotidiens d’élucubrer tant de niaiseries, — d’autant plus dangereuses qu’elles détournent l’attention publique des garanties politiques et économiques essentielles à obtenir.