Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/31

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assez pour eux-mêmes et que nous avons commencé par leur en fournir.

En travail ? — Ils ne paieront que très peu. Si criminel qu’il soit, on ne peut réduire en esclavage un peuple de 70 millions d’habitants, de 120 millions en comptant l’Autriche-Hongrie. Il faudrait un soldat auprès de chaque ouvrier, de chaque cultivateur. Et ce ne serait que pour obtenir le mince résultat d’un travail d’esclave ou de forçat. En toute occurrence, la pauvreté reste la loi de l’effort. L’homme ne consent au labeur qu’en proportion de ses besoins et de ses espoirs. Même dans le travail libre, il ne produit qu’un peu plus, quand la richesse reste assez concentrée pour assurer l’épargne sociale, la capitalisation, par l’utile prélèvement d’une plus-value modérée.

En matières premières ? — Les gisements de potasse de l’Alsace, le sous sol de Lorraine ne vaudront que par la main-d’œuvre et les capitaux qui les exploiteront, si l’on a des débouchés, si l’on peut échanger ces produits, non contre de l’or, mais contre des céréales.

Les machines, les usines ? — On se heurtera à des obstacles qu’un système politique qui ne s’étaye que sur les intérêts particuliers sera bien en peine de surmonter. Les filatures et tissages d’Alsace vont faire concurrence à nos manufactures des Vosges et du Nord ; les hauts fourneaux lorrains à nos maîtres de forges ; le charbon du bassin de la Sarre à nos anciennes houillères, etc… Des syndicats d’intérêts se formeront, si ce n’est fait déjà, qui commanditeront des journaux,