Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/32

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lanceront des politiciens, inspireront les agitateurs, feront ou déferont les ministères pour que soit tiré le moindre parti de ces richesses concurrentes.

Somme toute, c’est surtout en numéraire que l’Allemagne pourra nous indemniser.

Là est le plus grand péril. Rappelons-nous ce que l’or rapporté d’Amérique fit de l’Espagne. La rançon de 1871 détermina en Allemagne un malaise fébrile alors que la France, dépouillée, se relevait rapidement et prospérait. Depuis 1914, l’afflux d’or dans certains pays neutres n’a pas été sans occasionner un désarroi extrême des relations économiques. Il en fut de même en France avec les flots de monnaie fiduciaire que, pour reporter les difficultés et différer les responsabilités, une administration inepte et un gouvernement au jour le jour lancèrent dans la circulation (allocations, indemnités, salaires surélevés, profits excessifs des fournisseurs de guerre, puis des mercantis, etc…). La cherté des vivres, la gabegie générale en furent les moindres conséquences immédiates. Elles ne laissent point d’être graves. Mais les conséquences profondes le sont bien plus encore. Ce sont, notamment, la dispersion du capital de production, la vulgarisation des goûts dispendieux, la démoralisation de la femme, l’indiscipline, la paresse, la débauche, etc.

Concluons : Ce n’est pas l’argent, ce ne sont pas les marks de la rançon qui remplaceront nos morts, notre meilleure main-d’œuvre décimée, nos usines et machines détruites, nos mines dévas-