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Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/36

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d’un coup, certes, mais graduellement et d’ensemble. Car, ici, tout se tient. Quand elles ne sont pas pernicieuses, étant presque toujours législatives, de contrainte brutale, les solutions partielles restent vaines.


XXIV. — Le nombre.


Si la nature était soumise à l’absurde loi du nombre, c’est aux besoins et à l’existence des trillions de trillions d’infusoires que le minime milliard et demi de représentants vivants de l’Humanité devraient se subordonner.

La « souveraineté du peuple » serait la plus nocive aberration que l’homme ait conçue si ce n’était, en fait, le plus impudent mensonge que d’audacieux thaumaturges aient osé.

Il n’est pas un homme quelque peu averti et raisonnable qui, dans son for intérieur, n’en juge de même. Le plus vulgaire bon sens fait écrire à un littérateur comme Alphonse Karr : « La nature ne produit par siècle qu’un petit nombre d’hommes supérieurs et d’hommes de bon-sens ; et la Providence les distribue entre les différents pays, de sorte qu’ainsi éparpillés ils n’ont aucune chance d’être en majorité nulle part, heureux quand ils ne sont ni exilés, ni emprisonnés et ne boivent pas la ciguë ; si bien qu’au lieu de prendre les décisions à la majorité des voix, il y aurait avantage à adopter le parti qui en recueillerait le moins ; peut-être même vaudrait-il mieux souvent