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Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/7

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prendre toutes ses sûretés, ce n’est pas duper la fatalité, ce n’est pas abolir la guerre c’est risquer la défaite.

Les révolutions — quand elles ne sont pas l’agonie d’un peuple — font toujours succéder au Robespierre de la guillotine le Robespierre du canon ; au terroriste, le conquérant.

La guerre est une fièvre. Mais, dans les maladies graves, la fièvre est une défense de l’organisme qu’il faut se garder de combattre directement. Ce n’est pas, comme nos pacifistes ingénus, à l’effet qu’il faut s’en prendre, mais à la cause morbide.


III. — La tâche pressante de l’élite.


La splendide, la miraculeuse victoire dont nous nous réjouissons n’aura fait que retarder la catastrophe qui menace la civilisation occidentale si elle n’inaugure pas une ère reconstitutive. Et d’abord pour le spirituel. Quelque profonde que doive être cette réforme intellectuelle et morale, elle sera possible si l’élite française, s’y applique congrûment.

Le désastre de 1870-71, l’invasion de 1914, la déliquescence de la Russie et même la défaite finale des Boches décèlent à la fois la fausse idéologie dont les peuples meurent et les principes qui les raniment.

À l’heure présente, décisive de notre destin, grosse de tout l’avenir humain de chaos ou de