Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/10

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Des mots nous cachent les terribles réalités. Le siècle de l’argent est celui du paraître, du bavardage et du mensonge. Aussi de la prostitution, — entendons de toutes les prostitutions.

Encore qu’on ait réservé ce vocable infamant pour désigner la moins ignoble et la moins dangereuse des prostitutions, la femme y a mieux résisté jusqu’ici. Malheureusement, le féminisme ne la fortifie pas. Non plus que le socialisme n’élève le prolétaire, — du moins le socialisme politicien et braillard, négatif et destructeur de l’heure présente.

Le féminisme n’est que la transposition, chez la femme désemparée, de toutes les erreurs, de toutes les insanités révolutionnaires : individualisme, matérialisme, jacobinisme.

Ces théories soi-disant nouvelles, qui ne font illusion qu’aux cerveaux creux, mal instruits ou mal construits, l’Humanité les a toujours connues. Elles sont vieilles comme la sottise, l’ignorance et l’envie. C’est le cri stupide de la bête révoltée contre l’Esprit : Non serviam !…

Si l’on pouvait supposer qu’un certain ordre matériel pût s’établir sans unité spirituelle, peut-être pourrait-on compter sur la souffrance pour ramener nos contemporains au bon sens. Mais où se prendraient-ils ?

Une fébrile agitation dans une cohue d’épileptiques, la vanité, l’ostentation de la richesse ou du savoir, le bruit, les plaisirs grossiers, des phrases et des phrases ont obnubilé leur entendement. Si, en se reprenant parfois, ils aperçoivent l’horrible