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IV

la paix et le « droit des peuples »


L’Europe n’a jamais été si près d’une conflagration générale, il n’y a jamais eu tant de troupes sous les armes, de baïonnettes croisées, de sacs et de carnages dans le monde que depuis qu’il y a des humanitaires, des antimilitaristes, des congrès pacifistes, un Palais de la Paix et un tribunal d’arbitrage international à La Haye.

Quand ils ne sont pas des politiciens trop roublards, les pacifistes sont de grands naïfs. Mais combien dangereux ! La France, qui est leur principal champ d’action, en a fait la douloureuse expérience. Car nos désastres de 1870-71 sont imputables autant à l’insuffisance d’une administration qui n’avait rien su prévoir afin de pourvoir qu’à la suffisance de rhéteurs écervelés qui nous adjuraient de réduire notre armée pour « déclarer la paix au monde » et « la guerre à la guerre ». Et cette terrible leçon n’a pas fait taire les bavards !