Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/28

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Sincères, ils ne savent ce qu’ils disent. Ainsi, une société pacifiste et son bulletin ont pris ce titre : la Paix par le droit. Un journal pacifiste, qui prêche la paix sociale et internationale en même temps que la guerre civile et religieuse, s’intitule : les Droits de l’homme. Or, il est évident que ce sont les « droits » de l’homme qui ont provoqué et généralisé la guerre sociale comme ce sont les « droits » des peuples qui déchaînent la guerre internationale. En invoquant le « droit », les faibles ne cherchent qu’à suppléer les vertus qui leur font défaut et les forts qu’à accroître leurs forces, — et pour vivre, c’est-à-dire se maintenir et se développer.

L’empirisme des diplomates, — moins ridicule, — n’a abouti qu’à l’équilibre européen. Et pour une paix instable, la guerre latente. Ce n’est qu’un expédient d’anarchie dont les minces résultats nous sont connus. Même à la Sainte-Alliance, qui fut la plus grande pensée de la diplomatie, il a manqué ce que les politiques, fussent-ils des Metternich, ne sauraient donner : une autorité morale. La diplomatie a surgi de la confusion des pouvoirs. Mais la ruse ne saurait suppléer toujours un esprit commun.

La paix ! Il y faut l’ordre international, et qu’un gouvernement l’établisse et l’affermisse constamment. Pas de société — de familles ou de nations — sans gouvernement. Et il n’y a qu’un gouvernement spirituel indépendant qui puisse se faire entendre de tous les gouvernements temporels dont les intérêts s’opposent.